Merci, merci ! *fier*
Le pied droit et le pied gauche sont bien différenciés.
Les formes existaient, oui. Je n'en ai pas encore, mais c'est un outil dont je sens de plus en plus le besoin : je pense que ça va être un des chantiers de cet hiver. Le problème est que les formes médiévales ont une forme différente des formes modernes, et que ça a forcément un impact sur la forme finale de la chaussure. Cf. par exemple cette reconstruction, basées sur des trouvailles archéologiques :
Concernant le patronage, c'est une vaste question. Il semble que la partie la plus secrète dans la transmission de l'art est précisément le patronage. Le bouquin de Marquita Volken met clairement en évidence la permanence des patrons, ainsi que l'usage de certaines proportions du corps pour établir le patron. Il y avait donc certainement des mnémotechniques pour patronner, qui étaient probablement transmise de maitre à apprenti à la fin de l'apprentissage, lorsque l'apprenti recevait le statut de compagnon. C'est quelque chose qui est attesté dans d'autres corps de métier : on pense particulièrement à la maçonnerie, l'ingénierie.
Aujourd'hui, ces savoirs sont complètement perdus. Je dirais que le recours à des artifices comme les patrons en papier est une façon de contourner ce hiatus dans nos connaissances.
Concernant le cuir de la semelle : c'est possible, mais je ne le pense pas. Ce n'est que vers la toute fin du moyen-âge (XVe, début XVIe siècle) que l'évolution de la structure de la chaussure fait qu'on utilise des cuirs plus rigides pour la semelle, et qu'on commence à utiliser des cuirs compressés. Ceci dit, pour être sûr, il faudrait l'avis d'un archéologue spécialiste du cuir. Je travaille à partir de leurs écrits, mais c'est parfois difficile d'interpréter !
Concernant le sens prêtant : c'est une notion très récente pour moi (je suis autodidacte), et c'est la première chaussure sur laquelle j'y ai fait attention. Les semelles ont été taillées dans le cœur de peau. Les empeignes à cheval sur la culée et le cœur de peau. Clairement, je manque de pratique sur ce point, et je prévois d'y faire bien plus attention à l'avenir.
Travail à sec : pourquoi ? (en toute ingénuité)
Pour la couture latérale, parce que le retournement est une opération assez brutale, et que je pense que la couture ne tiendrait pas. D'ailleurs, la forme des formes médiévales (en une seule pièce) plaide pour le fait que cette couture était faite après le retrait de la forme et le retournement. Pour la couture du contrefort et le bordage, je pense qu'à l'avenir je les ferai avant la couture de la semelle. Là, je n'étais pas bien sûr de la qualité de mon patron, et j'ai préféré coudre le renfort au dernier moment. Pour le bordage, la raison est un problème de temps. Je dois participer à un tournage dans deux jours, et je n'étais pas sûr de pouvoir terminer à temps tout ce que j'ai à faire si je faisais la couture du bordage.
Voilà ! Merci pour l'attention apporté à mon petit ouvrage !
