Travail du Cuir

J'aurais aimé savoir pour vous quel est l'équipement minimum pour effectuer un peu de travail sur le cuir.
Je vois 2 cas de figure: celui qui débute et ne veut pas ou ne peut pas trop investir avant de savoir si ça lui plaira vraiment. Et celui qui voyage, pour qui chaque gramme compte, et qui doit se contenter de l'essentiel.

D'après Emile Brager, dans sa bible du cavalier randonneur "Techniques du Voyage à Cheval", il faut pour effectuer les travaux de base en bourrellerie les outils suivants:
[scrippet]-une règle graduée
-une équerre
-un couteau bien affuté
-une pince emporte-pièce ( par rapport à l'époque du livre, le matériel bas de gamme s'est largement répandu, alors attention aux pinces premiers prix qui rendront l'âme au bout de quelques trous...)
-2 aiguilles à bout rond pour point sellier
-un manche-poignée pour coudre le point machine (cf le tuto de ragondin)
-une alène ronde à percer
-quelques aiguilles de machine à coudre de gros calibre
-une pince-étau bois
-et, pour la satisfaction d'obtenir des points réguliers, une roulette traceuse dont les pointes sont espacées de 4mm.[/scrippet]

D'après lui le reste est plutôt pour les professionnels qui veulent faire des objets vraiment finis mais pour une fabrication destinée à l'usage courant, cela suffit.

Je pense perso qu'on se facilite la vie avec qq autres outils, notamment le coupe-bande (j'ai un modèle tandy-leather basique, régulièrement en promo ou moins cher sur ebay USA) et qu'un abat-carré me semble indispensable quand on fait du matériel de sellerie pour ne pas blesser.
Par contre, je n'ai pas investi dans ce qui a trait à la machine ( manche-poignée et aiguilles) et ça ne m'a pas manqué jusqu'à maintenant. En réparation , c'est peut-être différent.
Mais ça donne déjà une idée de ce qui doit représenter une priorité lors des premiers achats.

Certains remplacent la roulette par une fourchette mais je trouve perso les points très espacés, j'ai par contre au début trouvé une roulette de couture normale, aux points trop serrés mais pas chère du tout. J'ai juste fait un point sur 3 ou4, selon la roulette.

[tabs][tabs:Avec soi en voyage: ]

Toujours d'après Emile Brager dans le même ouvrage:
[scrippet]Aiguille pour point sellier et point machine, alène ronde à percer, une bobine de fil de nylon. On remplace la pince-étau par un petit étau de serrurier ou en piquant contre le chant ou le plateau d'une table rustique ( attention! Si on pique de travers l'aiguille casse)
Faute de fil ad hoc, on trouvera un fil assez convenable dans les carcasses de vieux pneus.[...]
Lors de l'entretien courant, on s'efforce de faire un travail impeccable plutôt que d'utiliser les rivets et systèmes de fortune, pas toujours fiables ni seyants et dévastateurs pour le cuir.[/scrippet][/tabs]

Question des plus intéressante !
Par contre, l'expression "alène ronde à percer" me semble bien inappropriée : une alène ronde est normalement faite pour repasser dans un trou déjà fait pour par exemple doubler un point sans risque de couper le fil déjà passé... Pour percer, il faut une alène losangique (parfois appelée aussi alène aux pinces)...

Ceci dit, si on part dans l'optique d'avoir de quoi se dépanner en rando, je dirais :
- alène losangique (pour percer) et alène ronde.
- fil poissé (type barbour par exemple, pas forcement d'un trop gros diamètre)
- aiguilles à bout rond (appelées aussi aiguilles aux pinces) mais un peu plus de deux car on peut parfois en casser une... Du coup difficile de réaliser un point sellier avec une seule aiguille
- Un couteau bien aiguisé et/ou un cuttter (il peut être utile d'avoir à recouper le cuir...)
- Du cuir ? Une ou deux bandes déjà prédécoupées et abat-carrées à la largeur voulues. Selon ce que l'on a à réparer, cela peut-être utile...
- De la sangle nylon (pour remplacer le cuir ?) ?
- Un peu de colle (type néoprène) pour coller les pièces avant de les (re)coudre, ça aide... (avec un petit bout de papier de verre pour griffer le cuir pour améliorer le prise de la colle).
- Une pince à coudre ? Pour coudre en point sellier, c'est bien utile... Mais pour emmener en rando, c'est pas bien pratique !
Si c'est pour dépanner, je crois pas que la règle, l'équerre et la griffe pour tracer les points (ou roulette) soient bien utiles...
Par contre, si c'est plutôt dans l'optique "je veux essayer à la maison" alors là, oui... Cela devient "indispensable" pour réaliser un travail propre.
Je rajouterais alors aussi un formoir (outil en bois dur pour la finition des tranches) et un couteau à pied (ou couteau demi-lune) qui quand on sait le manier devient indispensable pour découper, parer le cuir...

Si je peux me permettre : le nom de l'outil est "abat-carre" (et pas abat-carré)

Merci pour abat-carre, je me demandais

Pour le reste, il différencie le minimal pour "fabriquer du matos simple mais fonctionnel" à la maison (1ère citation) et ce qu'il faut prendre en voyage(2ème citation). Je suis assez d'accord avec pour l'alène losange à la maison, oui

Plutôt d'accord avec toutes les remarques de Aude.

En plus, si on se prétend randonneur, on a forcément une trousse de maréchalerie. Et là quelques outils deviennent interessants. PAr exemple une reinette ou un rogne pied bien affutés sont parfait pour couper ou parrer du cuir. De la même façon, le brochoir associé à une griffe à frapper devient beaucoup plus efficace qu'une pince à trou ou une alène ronde pour percer.

Dans l'hypothèse ou vous n'ayez pas de griffe, un clou de maréchalerie (qui est de section plane) devient une excellente griffe à frapper monopoint.

Une bande de cuir et quelques latigos dans le fond des sacoches peuvent aussi avoir un effet salvateur.

Les aiguilles et le fil sont effectivement indispensable.

Oh! il est plutôt aguerri en randonneur et a plusieurs voyages en autonomie très longs à son actif. On ne peut pas lui reprocher, comme à certains auteurs, d'écrire un livre sans être vraiment compétent. Je suppose qu'il a aussi du matériel de maréchalerie, vu l'épaisseur du livre...
Après, c'est toujours adaptable et il a pas la science infuse

Loin de moi l'idée de critiquer ! Je ne connais ni l'auteur ni l'ouvrage !
Je relevais simplement ce qui pour moi n'allait pas et te proposais une réponse...
D'ailleurs j'avais oublié sur ma liste la pince emporte-pièce...
Mais comme si justement dit, c'est toujours adaptable !!!

Idem pour moi, mes remarques n'étaient pas à l'ancontre d'Emile Braget. Je voulais juste dire que tout bon randonneur a une trousse de maréchalerie qui peut être providentielle.

bjr,
Personnellement pour réparé en rando je dirai : du fil, deux aiguilles et une allène losange. Pour le reste on peu faire sans. Ont cherche juste à dépanner pas à faire une oeuvre d'art. Ont répare joliment une fois à la maison. Ce n'est que mon avis .

becca a écrit :bjr,
Personnellement pour réparé en rando je dirai : du fil, deux aiguilles et une allène losange. Pour le reste on peu faire sans. Ont cherche juste à dépanner pas à faire une oeuvre d'art. Ont répare joliment une fois à la maison. Ce n'est que mon avis .

Salut becca,
En rando l'alène losange est inutile, il faut une alène ronde ou un clou

Paquita12 a écrit : [tabs][tabs:Avec soi en voyage: ]

Toujours d'après Emile Brager dans le même ouvrage:
[scrippet]On remplace la pince-étau par un petit étau de serrurier[/scrippet][/tabs]

Pince-étau, je vois. Par contre, malgré une recherche google, je n'ai pas trouvé à quoi ressemble "un petit étau de serrurier". Un lien ?

Aude, la colle en rando, faut la mettre dans un coffre fort! Si par malheur le tube s'écrase!!! Les bandes de cuir, laisse tomber, on répare on ne fait pas de l'art. Idem l'abat carre.
Quant à l'alène il vaut mieux la losange que la ronde car il faut plus souvent refaire des trous que de repasser...
Mieux qu'une pince à trous, autant avoir 2 ou 3 buses démontées et s'en servir avec le marteau de maréchalerie.
Des bons lacets en cuir pour des raccords vite fait. Du fil et 2 aiguilles à bout rond.
Pour couper, un randonneur sans couteau affuté est une nonne sans coiffe!!!