Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrêmes

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Nox
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Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrêmes

Message par Nox » ven. 19 sept. 2014 15:33

Tschiffely, Mancha et Gato: Une histoire pas récente, mais une actualité d'époque, véritable exploit... J'ai ajouté les photos rares trouvées de ci de là... Bonne lecture!
Je vais acheter les livres!

Dans le genre, il y eu entre autres (et ceux qu'on ne connaît pas!) :

Comte Zubouvitch de Hongrie. "Il a parcouru en 1875 1 300 kilomètres de Vienne en Autriche, à Paris en France. Son voyage s'est fait en un temps record et peu de gens ont cru qu'il soit possible d'aller aussi vite à cheval."


Mikhail Vasilievitch Aseev.
“En 1889 Aseev a voyagé de Kiev (Russie) jusqu'à Paris (France), 3520kms en 33 jours, parcourant à la turkmène une moyenne de 100 kilomètres par jour avec deux juments baies de la cavalerie nommées Diana d'origine Anglo-Don et Vlaga, d'origine Novorossisski.”
http://www.worldtrailrides.com/1voyagea ... age_fr.htm
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Dimitri Pechkov et Serko, petit cheval gris Amourski de 1,37 m. "9000km en 200 jours entre 1889 et 1890!"
http://fr.wikipedia.org/wiki/Serko_(cheval)
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Il y a un film de J. Farges "Serko", sorti en 2006
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Et un roman de J.-L. Gouraud "Serko, le raid à cheval de Pechkov"
http://www.worldtrailrides.com/pechkov- ... echkov.htm


Charles Cottu.
“En 1899, il a voyagé à cheval de Paris, France jusqu'à Vienne en Autriche et retour.”
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Thomas Stevens.
“Reporter, en 1890, il a voyagé de Moscou (Russie) jusqu'à la mer Noire montant un cheval "Hungarian Furioso" appelé Texas.”
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Bud et Temple Abernathy.
“Âgés de 9 et 5 ans, les galopins magnifiques ont parcouru - seuls, mais à cheval - de folles distances à travers les États-Unis dans les années 1910, dont un voyage depuis l'Oklahoma (milieu des USA) j'usqu'à New York!"
http://www.budandme.com/home.php
Les galopins magnifiques, l'incroyable histoire (vraie) vient dêtre publiée par les Éditions Favre CARACOLE (septembre 2006).
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Les 3 premiers voyages
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Les 3 derniers voyages


George Beck.
"Il rêvait de faire le voyage le plus long de l'époque moderne.Malheureusement son exploit remarquable est tout a fait oublié aujourd'hui. C'est le couple équestre qui le plus voyagé au vingtième siècle en couvrant 32500 kilomètres avec 3 compagnons et leurs chevaux. Hélas ils furent ignorés à l'arrivée. Les 3 autres compagnons ont vendus leur chevaux, puis sont repartis vagabonds. George Beck et son fidèle hongre Morgan x arabe Pinto ont fini tragiquement tous les deux. Méprisé, fauché, ignoré, Beck est décédé ivre mort, le coeur brisé dans une fosse, noyé dans 15 cm d'eau boueuse. Avec le décès de son maître, Pinto fût mis au travail dans la forêt Olympic Rain Forest. La plus grande légende équestre du 20ème siècle a passé ses derniers jours comme cheval de bât."
http://www.worldtrailrides.com/1voyagea ... age_fr.htm
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Ana Beker.
“En 1950, elle a voyagé de Buenos Aires (Argentine) jusqu'à à Ottawa (Canada) montant en particulier un Peruvian Salteno appelé Chiquito Luchador. Ana Beker a ainsi parcouru 17 000 kilomètres en solitaire sur 4 années” Inspirée par Tschiffely qui lui a dit qu'elle ne réussirait pas, étant une femme! Dommage pour lui, elle l'a surpassé!
http://www.worldtrailrides.com/carnetsd ... ryland.htm
Livre "L'Amazone des Amériques" http://www.amazon.fr/Lamazone-Am%C3%A9r ... 3%A9riques
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Traversant Victoria au Mexique en 1950


Jean-François Ballereau et Constance Rameaux. “Pour vivre leur lune de miel à cheval, ils ont voyagé en 1982 de Buenos Aires (Argentine) jusqu' à Cali (Colombie) en compagnie de leur chien Cacho et de leurs chevaux Criollos Uno, Campeon Lamento et Altanero sur 8000 kms”
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Le livre, lune de miel à cheval


Jean-Louis Gouraud. “En 1990, montant alternativement ses chevaux à la turkmène, il a voyagé de Paris (France) jusqu'à Moscou (Russie) en 75 jours avec deux Trotteurs Français appelés Robin et Prince parcourant ainsi plus de 3333 kilomètres.”
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Jean-Louis Gouraud arrivant sur la Place Rouge à Moscou le 14 juillet 1990, monté sur Prince de la Meuse et tenant Robin en main.


Emile Brager et Marie Roesle.
"Par le chemin des écoliers: France, Espagne et Portugal en 14 mois - Caravane pour un continent: 4 ans et 25000 km de la Patagonie à l'Alaska - Coureurs de prairie: Entre 1998 et 1999, 1 an et 10000 km à travers les USA."
http://www.worldtrailrides.com/carnetsd ... brager.htm
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Patrice Debeure et Françoise Even. "De Septembre 1984 à Juin 1986, ils ont voyagé à cheval de Paris à Damas et retour, traversant ainsi la France, l'Italie, la Grèce, la Turquie, et la Syrie. Le retour a conduit l'équipée par la Turquie, la Bulgarie, la Yougoslavie et enfin l'Italie (16 août 2005)."


Et tous les autres contemporains: Robert Rigal, Laurence Bougault, Stéphane Bigo, Gene Glasscock, Manfred Schulze... etc etc etc
http://www.worldtrailrides.com/carnetsd ... traits.htm





Sinon, pour notre aventure Américaine... ;)

L'histoire ne dit pas si ces 2 chevaux criollos étaient pieds nus pour parcourir ces 21 500km reliant Buenos aire à New York (y'en a qui indiquent 16000 ou 18000km).... Sur 3 ans et 4 mois, paraît que c'était parfois 30km/jour... Parce qu'il y a eu des pauses quand même...

Passant par une altitude maximale de 5900m!

Âgé de 36 ans, Gato est mort le 17 février 1944 et, Mancha, le jour de Noël 1947 à 40 ans.

Aimé Tschiffely lui, est mort en 1954 à l'âge de 63 ans.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aim%C3%A9_ ... Tschiffely
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Pas de film? Mais que fait l'Amérique avec ses superproductions? :D

Biblio, apparemment seul le raid est traduit en français, snif:

-Tschiffely's Ride ou The Ride ou Southern Cross to Pole Star (1933), en français: "Mon grand raid" ou "Le grand raid : A cheval de Buenos Aires à New York, 1925-1928"

-The Tale of Two Horses (1949). L'histoire de The Ride racontée du point de vue de ses deux chevaux, Mancha et Gato

-Bridle Paths : the story of a ride through rural England (1936). Voyages à cheval en Grande-Bretagne, avec un regard poétique sur cette grande nation disparaissante, telle qu'elle était avant que l'arrivée des faubourgs ne la change à tout jamais.

-Coricancha (garden of gold) : Discovery of Peru and conquest of the Inca empire (1943).

-This Way Southward (1945). Raconte son voyage en voiture jusqu'en Terre de Feu et les retrouvailles émouvantes avec ses deux chevaux Mancha et Gato.

-Ming and Ping (1948).

-Bohemia Junction (1951). Une biographie de 40 années de voyages et d'aventures.

-Round and about Spain (1952).


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Complément d'infos sur les criollos et argentins:
http://s169196779.onlinehome.fr/?page_id=3897


RESUME

La gloire d’Emilio Solanet et de la raza criolla n’aurait guère débordé les frontières de l’Argentine sans un Suisse entêté, Aimé-Felix Tschiffely, âgé de 29 ans, professeur dans un collège des environs de Buenos Aires, en Amérique du Sud depuis cinq ans.
Le 22 novembre 1924, Tschiffely écrit à Emilio Solanet. Il se propose de faire un voyage, exclusivement à cheval, qui lui permettrait de rallier Buenos Aires à New York via le Chili, le Pérou, la Colombie, Panama, Costa Rica, le Nicaragua, le Mexique, la Californie, Salt Lake City et Chicago. Il souhaite pour cela disposer de deux chevaux criollos afin de prouver ainsi de manière évidente leur supériorité.

Solanet est sceptique. Mais, finalement, il lui accorde deux chevaux, Gato et Mancha (16 et 15 ans). Pourquoi si âgés? Le docteur Solanet ne voulait pas compromettre des animaux de 8 ou 9 ans, persuadé qu’il était de voir Tschiffely s’arrêter à Santa Fé et revenir en train. Peut-être est-ce justement ce choix de chevaux sur le retour qui fit la réussite de Tschiffely, tant il est vrai que «le diable est plus savant parce qu’il est vieux que parce qu’il est diable» (El Diablo sabe màs por viejo que por Diablo).

Le 23 avril 1925, Tschiffely, de la voix, donne le départ à Mancha. Gato fait le premier pas presque au même moment. Mancha porte le cavalier anglo­argentino-suisse; Gato les bagages nécessaires à plus de deux ans de route. Au fil du chemin, les deux animaux inverseront les rôles.

"Je me divertis à parler avec Mancha, qui me répond toujours avec des œil­lades et des mouvements d’oreilles", écrit Tschiffely de Tilcara. le 30 juin. A Tucumàn, Mancha transforme «en aviateur» un soldat du 19e régiment de cavalerie qui veut montrer sa science en montant l’animal.

Le 11 août 1925, les trois amis quittent l’Argentine à La Quiaca. Les che­vaux se portent bien, malgré des altitudes supérieures à 4000 mètres et des températures inférieures à 18 degrés sous zéro.

Sur l’Altiplano bolivien, une nuit où il veut dormir à l’abri d’une grotte, Tschiffely amène Mancha et Gato dans une prairie voisine. Les animaux re­viennent vers les rochers, à trois reprises, et finissent par dormir près de lui. Tschiffely apprend, le lendemain, que le pré est le rendez-vous de pumas. Ins­tinct? Certes.

A La Paz, le président de la République vient lui-même saluer les chevaux – qui le lui rendent bien – et leur maître. Au Pérou, malgré les pluies torrentielles, les chutes de pierres, les crues qui obligent à d’incroyables détours, les animaux se portent pour le mieux.
Avec l’Equateur commence le désert. Si celui-ci s’appelle Mata Caballos «(tue-chevaux,», ce n’est sans doute pas pour rien. Des semaines se sont déjà égrenées-, on est en mars 1926. Pas d’eau, ni de fourrage, un soleil de plomb. Il ne faut pourtant que dix-sept heures pour traverser ces 32 lieues (51 kilo­mètres) de néant. En Colombie, faute d’autre nourriture, Gato et Mancha croquent de la canne à sucre — et… en avant!

Au canal de Panama, les curieux se pressent nombreux pour voir le héros, mais ils sont déçus qu’il ne porte pas la barbe des ancêtres. les cheveux longs et le couteau des gauchos. Au Mexique, patrie de nombreux et excellents cavaliers (los charros), il est accueilli en triomphe, tel l’ambassadeur des pam­pas, à la Plaza de Toros.

Plus le voyage avance, plus la rumeur s’amplifie. Aux Etats-Unis, ce ne sont que fêtes après fêtes. Les voyageurs sont les hôtes de grandes réceptions. Gato et Mancha se familiarisent avec haut-parleurs et projecteurs.

Le 29 août 1928, ils sont reçus à Washington par le président des Etats-Unis. Il ne leur reste plus qu’à faire le tour d’honneur. A New York, à la Cinquième Avenue, la circulation est interdite pour laisser le passage à ces trois héros, éro­dés par la poussière des vingt pays traversés sur un trajet plus long et difficile que celui d’aucun conquérant.

Deux records du monde sont établis: celui de la plus grande altitude à che­val, 5900 mètres au passage du Condor (Bolivie) et 21500 kilomètres parcou­rus à cheval, de Buenos Aires à New York. Nul Argentin, aujourd’hui, qui ne connaisse les noms des trois héros.


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HISTOIRE COMPLETE

Quand John Labouchere a parcouru 8000 kilomètres à travers les Andes, il a dit s'être inspiré d'un homme. Quand Tim Severin est allé de Paris à Jérusalem, un voyage de deux ans, il a parlé du même explorateur équestre comme son héros. Quand j'ai parcouru plus de 1 600 kilomètres à travers les montagnes Karakoram du Pakistan, je l'ai remercié silencieusement. Marguerite Leigh qui a traversé l'Angleterre dans sa longueur s'est tendrement souvenue de cet homme comme la lumière qui l'a guidée. Robin Hanbury-Tenison qui a voyagé le long de la Grande Muraille de Chine. Jacqui Knight qui a traversé la Nouvelle-Zélande. Et Louis Bruhnke qui est allé de la Patagonie jusqu'à l'Alaska.

Tous ces voyages à cause d'un homme — Aimé-Félix Tschiffely — le héros équestre le plus étonnant du monde!

Il y a soixante-dix ans un Suisse, homme modeste et calme, sans expérience équestre a placé très haut la barre à laquelle tous les explorateurs équestres du 20e siècle se sont toujours comparés.

Et il l'a fait, en selle sur les descendants des chevaux des Conquistadors.

L'histoire de Tschiffely, Mancha et Gato, les héros de la Pampa, est le conte invraisemblable d'un homme et de deux chevaux que le monde a raillé. Décrié comme un Don Quichotte suicidaire avec ses deux vieux chevaux. Comme celle de Cendrillon, leur histoire s'est transmise dans la légende moderne comme le récit du voyage équestre le plus important du 20ème siècle.

Cependant, c'est une légende qui n'aurait jamais dû être.

En fait, c'est peut-être parce qu'il n'avait alors aucune connaissance équestre que Tschiffely âgé de 29 ans a ignoré la légion de critiques qualifiant d'impossible et d'absurde son désir d'aller de Buenos Aires en Argentine, à Washington D.C. pour parcourir 16 000 kilomètres entre 1925 et 1928.

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Trajet


Non seulement ce néophyte impétueux se proposait de tenter ce sacrifice équestre, mais il allait le faire avec deux chevaux âgés de 15 et 16 ans ayant appartenu à un Indien de Patagonie, qui étaient actuellement non dressés et libres dans les pampas argentines. De ses propres mots, "ils étaient les plus sauvages parmi les chevaux sauvages."

Alors, il n'était pas étonnant qu'il y ait plus de sceptiques que de partisans.

Tschiffely, qui n'avait seulement appris à monter que récemment, ne pouvait pas connaître la différence entre un hackamore et un licou… mais il devait connaître vraiment son histoire.

Quelques décennies avant, le monde avait redécouvert l'importance légitime du cheval espagnol - Tschiffely, historien amateur, avait l'intention de prouver que le cheval Criollo était le plus résistant de tous les chevaux.

Il a écrit, "Les chevaux Criollos sont les descendants de quelques chevaux apportés en Argentine en 1535 par Don Pedro de Mendoza, le fondateur de la ville de Buenos Aires. Ces animaux appartenaient à la meilleure race de chevaux espagnols, réputés à cette époque les meilleurs d'Europe grâce à l'apport considérable de sang Barbe et Arabe qui coulaient dans leurs veines. Qu'ils soient les meilleurs chevaux en Amérique est confirmé par l'histoire et la tradition."

Plus tard, quand Buenos Aires a été pillée par les Indiens et ses habitants massacrés, les descendants de ces chevaux espagnols ont été abandonnés pour errer dans le pays désolé. Ils ont vécu et se sont multipliés pendant des centaines d'années selon les lois de la nature. Chassés par les Indiens et par les fauves, ils ont appris à survivre aux sécheresses et à un climat difficile qui a permis seulement aux plus robustes de survivre.




Une vie de dangers

Presque quatre cents ans après le pillage de Buenos Aires, Tschiffely prêt à se mettre en selle, a décidé de prouver que les deux Criollos rustiques qu'il venait d'obtenir du Chef Liempichun, ("j'ai des plumes") étaient les descendants légitimes des chevaux de Don Pedro de Mendoza - fière lignée.

Les cavaliers locaux qui ont parlé de l'homme fou dans la presse, peuvent à peine être blâmés de leur scepticisme initial, alors que la tâche la plus exténuante de Tschiffely avait été d'enseigner dans une école chic pour garçons à l'extérieur de Buenos Aires. C'est vrai, qu'il avait couru le monde entier, quittant jeune la maison pour immigrer d'abord en Angleterre avant d'enseigner en Argentine. Mais sa seule expérience des expéditions de n'importe quelle sorte avait été acquise dans la sécurité d'un fauteuil, comme ce qu'il avait lu des premiers exploits des Conquistadors et de leurs compagnons équins.

Son manque de compétences équestres ou de certificats d'explorateur ne l'a jamais dérangé. Remarquablement sûr de lui, l'homme roux et chétif a su pondérer le scepticisme de ses critiques face à son propre besoin de découvrir les régions sauvages du continent sud-américain. Son plan d'aller jusqu'à Washington D.C. avec ses Criollos, était la conséquence naturelle de ses années de recherche en histoire espagnole sud-américaine.

Il a écrit: "Finalement il y avait une seule chose à faire : rassembler tout mon courage, brûlez tous les ponts derrière moi et commencez une nouvelle vie, peu importe où elle pourrait me mener. Convaincu que celui qui n'a pas vécu dangereusement n'a jamais goûté le sel de la vie, un jour j'ai décidé de me jeter à l'eau."




Criollos rebelles

Se mettre à l'eau, comme il l'a si bien dit, l'a mis en selle avec deux chevaux Criollos, Mancha et Gato, devant démontrer leur valeur parce qu'ils avaient été choisis pour représenter leur race en "essayant de me faire cracher mes tripes."

Mancha, - un cheval colorado dont la robe présente de grandes taches blanches est dit manchado, d'où son nom - était un pinto rouge et blanc de 16 ans, exercé à l'attaque et aux coups de pied pour chacun qui était assez idiot pour l'approcher. Son compagnon, Gato, - diminutif de la robe gateado, celle du cheval isabelle mais plus sombre et surtout zébrée - de 15 ans, était seulement légèrement moins meurtrier. Les deux animaux avaient récemment été extraits de la sauvage pampa argentine pour être conduit avec un lot de chevaux jusqu'à une estancia locale après un voyage de plus de 1500 kilomètres au cours duquel ils n'avaient vécu que du peu qu'ils avaient pu y trouver. Aucun des chevaux n'avait jamais vu une ville, des maisons, des automobiles, ni une écurie. Ils ont ignoré la luzerne succulente et l'avoine placée devant eux, dévorant au lieu de cela, la paille de la litière avec délectation.

Ces équidés sauvages étaient physiquement peu attrayants, n'ayant aucune des subtilités de conformation qui retiendraient l'attention des hidalgos hautains de Buenos Aires.

Tschiffely l'admet quand il rappelle: "Leurs pattes vigoureuses, des encolures courtes et épaisses et leurs naseaux droits leur donnaient un genre aussi éloigné du type "hunter" anglais que le Pôle Nord l'est du Pôle Sud. Mais on juge l'arbre à ses fruits, et je soutiendrai courageusement mon avis qu'aucune autre race au monde n'est plus résistante ni plus endurante."

Quoique extrêmement patriotiques, peu de fiers Argentins auraient pu croire que cet étranger inexpérimenté vivrait pour démontrer son commentaire, même avec des chevaux chers à leurs cours.




Les sages osent

Dans sa préparation, Tschiffely a choisi une selle gaucho traditionnelle, composée "d'une armature légère, d'environ 60 centimètres de long, qu'on recouvre d'une peau. Outre qu'elle est commode pour le cheval, elle est susceptible d'être utilisée la nuit, la selle comme oreiller, tandis que les peaux de mouton détachables font un lit confortable." Une selle de bât locale a aussi été trouvée.

L'équipement pour le grand voyage a été réduit au minimum. Tschiffely s'était muni d'un Smith & Wesson 45, d'une carabine à répétition de calibre 12, d'une Winchester 44, de cartes, de son passeport, de lettres de crédit, d'une boussole, d'un baromètre, d'une couverture de laine, d'un léger poncho en caoutchouc, de lunettes et d'une grande moustiquaire adaptée à son sombrero à larges bords. En plus, il emportait une provision de pièces de monnaie d'argent dans ses sacoches de selle pour payer le guide Indien qui pourrait refuser la monnaie de papier.

La nuit avant son départ, le cavalier intrépide s'est rappelé que soudainement la désapprobation des critiques et sa propre inexpérience le provoquaient "attaqué par un sentiment maladif, comme si mon estomac était un vide." Comme beaucoup avant lui, son désir d'aventure l'avait amené jusqu'au point de non-retour. Le voyage à cheval historique qui lui avait semblé précédemment si palpitant, apparaissait maintenant indistinctement avec tous ses dangers, réels et imaginés, seulement quelques heures plus tard.

De façon mystérieuse, le matin suivant, la nouvelle du départ avait transpiré vers la presse comme il se préparait à partir. Il consentit à poser pour eux, à côté de Mancha, qui serait le cheval de bât et Gato, qu'il se proposait de monter. La pluie tombait et les routes sortant de Buenos Aires étaient déjà un bourbier de boue épaisse et gluante. Les journalistes considéraient tout cela comme une vaste blague: "C'est un fou qui veut se rendre par voie de terre jusqu'à New York,"...

Des années plus tard, il s'est rappelé qu'après que la presse l'ait salué et se soit retirée dissimulant mal des rires sous cape provoqués par sa stupidité, il a voulu leur dire, "il faut laisser rire les fous. Les hommes sages marchent de l'avant et finissent par remporter la victoire." Mais la pluie qui redoublait et ses propres doutes lui ont fait taire son avis.
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Mauvaises routes et pire encore

Ce premier matin, un garçon d'écurie local s'était offert pour accompagner Tschiffely et lui montrer la meilleure route pour sortir de la ville. Le jeune gaillard montait un grand pur-sang qui faisait paraître les animaux trapus du voyageur plus petits que jamais. Après une heure environ, ils débouchèrent sur un chemin de terre battue nouvellement tracé et son guide lui dit qu'en le suivant, il trouverait facilement sa voie pour gagner le pays. Ceci dit, le garçon tourna son cheval pour rentrer à la maison.

"Son pur-sang était déjà en nage tandis que mes deux Criollos absolument frais ne montraient aucun signe de fatigue," a écrit Tschiffely.

La pluie ne lui a pas laissé la chance de se réjouir avec malveillance de cette première petite victoire. La campagne argentine était plate et désolée, s'étendant, kilomètre après kilomètre, monotone et sans fin aussi loin que l'oeil pouvait voir. Ici, il n'y avait aucun arbre. Les Indiens ont appelé ce haut plateau d'herbe, la pampa - l'espace libre. Tschiffely, Mancha et Gato ont voyagé à travers elle jour après jour, cuisants au soleil et absorbants la poussière détestée de la route, ou obstinés par la boue impitoyable quand les cieux déversaient leurs pluies.

De temps en temps et à son étonnement, une automobile suivait son chemin dans la boue et plus d'une fois, on lui a demandé d'aider à sortir en les tirant ces petites autos d'un trou de boue, une demande qu'il a été obligé de refuser comme ses chevaux n'étaient pas habitués à un tel travail. De plus, il avait déjà cultivé une haine pour les automobiles, alors que les conducteurs montraient si peu de considération pour lui et ses compagnons, semblant enchantés d'observer les chevaux se cabrer et ruer quand ils passaient.

"Ils étaient mon aversion favorite du commencement du voyage jusqu'à sa fin et si tous mes voeux avaient été exhaussés, les Enfers seraient pleins de moteurs et d'automobilistes," a-t-il écrit.

La puissante Pampa lui a aussi apporté une paix intérieure qu'il n'avait jamais connu. Jour après jour, il est allé en silence, seul avec ses pensées. Les mouvements tranquilles des chevaux dans ce monde vide l'ont balancé l'entraînant vers l'extase, comme celle induite en restant assis trop longtemps à côté de l'eau animée par les marées. Ici, dans le vide du monde, il s'est rendu compte qu'il pourrait être n'importe où sur Terre, à tout moment de l'histoire, depuis que les chevaux ont été apprivoisés et montés. Ses critiques sont restés derrière lui. Maintenant il est seulement un voyageur sous le ciel ouvert, cherchant une place pour installer le camp et préparer son repas.

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Faisant route vers le nord, le trio a progressé à travers des trous de boue, des marais de sable mouvant et traversé des rivières. En passant par Rosario en Argentine, ils sont allés vers la Bolivie. Le paysage est devenu aride, désolé. Les nuages épais, blancs de poussière de sable fin ont recouvert la terre et les ont empêché de respirer, mais ils n'ont pas ralenti leur progression régulière. Quand la caravane a atteint la ville de Santiago del Estero, le visage de Tschiffely était brûlé, ses lèvres fendillées saignaient.

Les cartes sur lesquelles il comptait n'apportaient qu'une petite aide quotidienne, montrant seulement la topographie dans des généralités frustrantes. Aussi, demander sa direction aux gens du pays ne pouvait être que stérile.

"Inutile de demander le chemin à ces gens là, car ils n'ont qu'une réponse, toujours la même, siga derecho no más (allez tout droit devant vous), sans tenir compte du fait que le sentier opère mille détours à travers un véritable labyrinthe de vallées et de canyons. Si l'on s'informe de la distance qui vous sépare de la localité suivante, on reçoit aussi toujours la même réponse monotone et agaçante aquí a la vuelta no más (juste ici, derrière le coin) au cerquita, ce qui signifie tout près d'ici, bien qu'il puisse y avoir encore des dizaines de tournants et de vallées latérales, et qu'il faille probablement rester à cheval pendant toute une journée encore, pour autant qu'on ne s'égare pas."

Malgré ces réponses inutiles il n'a pas manqué de demander son chemin à chaque passant, même si c'était seulement pour rompre la monotonie des heures de solitude où il n'entendait aucune voix humaine.




Des amis peu disposés

Une lumière dans ce paysage morne est la camaraderie et la confiance qui se sont progressivement développées entre Tschiffely et ses chevaux à moitié sauvages. Gato s'est laissé apprivoiser rapidement. Quand il a découvert que ses sauts de mouton et tout son répertoire de tours désagréables pour vider son cavalier ont échoué, Gato s'est résigné à son destin prenant les choses avec philosophie. Des deux chevaux, il était le plus complaisant, c'est le type de cheval, dit Tschiffely, "qui si il était monté par un homme brutal, galoperait jusqu'à la mort. Ses yeux avaient un regard rêveur, presque enfantin. Il possédait un instinct rare pour se sortir des marais, des sables mouvants et des trous de boue mortels, ces choses qui dans mon inexpérience du voyage m'ont bientôt donné une foi complète en lui."

Mancha était toujours en alerte, un chien de garde excellent, qui se méfiait des étrangers et ne laissait personne s'approcher, sauf Tschiffely avec sa selle pour le monter. Il dominait complètement Gato, qui n'a jamais exercé de représailles. Il avait des yeux ardents et scrutait l'horizon constamment. Des deux, il n'a jamais beaucoup mangé.

Avec le temps les deux des chevaux ont cultivé une telle affection pour Tschiffely qu'il ne les a plus jamais attachés. Même s'il dormait dans une hutte solitaire, il les laissait simplement en liberté le soir, sachant bien qu'ils n'iraient jamais plus loin que quelques jardins et qu'au petit matin ils attendraient pour le saluer avec un hennissement amical.

Avec une perspicacité rare de la personnalité de ses chevaux, Tschiffely a écrit, "Si mes deux Criollos avaient eu la faculté de parler et de comprendre la parole, j'irais dire mes problèmes et mes secrets à Gato. Mais si je voulais sortir et faire des figures de style, je monterais certainement Mancha. Sa personnalité était la plus forte."


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Mauvais démons et falaises dangereuses

Voyageant maintenant à travers les montagnes de Bolivie, le trio a commencé à comprendre qu'il n'avait pas encore commencé à souffrir. Ils ont tracé leur chemin à travers des eaux rapides et bouillonnantes et sont passés avec attention parmi des rochers plus grands que des maisons. Ayant déjà couvert plus de 2000 kilomètres, ils ont atteint le sommet haut de 3500 mètres de Tres Cruses Pass. Le nez de Tschiffely a saigné dans l'air raréfié.

Saluez la petite taille des grêlons tombés sur eux alors qu'ils allaient leur chemin par les montagnes ! Le soleil brûlant et les vents de sable ont conduit Tschiffely à revêtir un masque et une paire de lunettes pour protéger son visage et ses yeux des tempêtes. En entrant dans un village indien Aymara, il a été pris pour un démon par les habitants superstitieux qui se sont enfuis à son approche.

Après un voyage de plus de trois semaines à des altitudes de plus de 3500 mètres, ils ont atteint la capitale bolivienne de La Paz. Un policier l'a guidé jusqu'à l'Ambassade d'Argentine locale, où l'ambassadeur et son personnel stupéfait l'ont reçu dans la joie, le félicitant chaleureusement. L'ambassadeur a eu la bonne grâce de ne pas mentionner le fait que personne ne s'attendait à ce qu'il soit arrivé jusque là. Cependant pour Mancha et Gato, "à les voir, on aurait cru qu'ils n'avaient fait qu'une promenade matinale et jamais personne n'eût voulu croire que ces chevaux courageux arrivaient de Patagonie."

Un bref repos derrière eux, le ventre plein et les sacoches de selle réapprovisionnées, ils reprirent la piste de nouveau. Cette fois, leur destination était le Pérou. Ils sont bientôt entrés à Cuzco, porte de l'antique empire Inca. Les pistes sont devenues si raides et pierreuses que Tschiffely a éprouvé de grandes difficultés sur les crêtes des Andes déloyales. Quand la piste devenait trop dangereuse, il répartissait d'abord le paquetage entre les deux chevaux et marchait devant dans les descentes.

Mais dans les fortes montés, il plaçait Mancha en tête et s'accrochait à sa queue, de cette façon il se faisait tirer sans beaucoup d'effort. Il choisissait toujours Mancha parce qu'il obéissait à la voix de Tschiffely et ainsi pouvait être guidé. Gato était bien trop désireux d'aller de l'avant pour être utiliser de cette façon, fonçant jusqu'à être hors d'haleine et préférant un itinéraire coupant droit dans la montagne, sans tenir compte des obstacles.

Le voyage les avait conduit à travers les plaines d'Argentine, sur les montagnes de la Bolivie et maintenant les anéantissait dans la jungle des raides vallées du Pérou. Des hordes de moustiques les tourmentaient. Malgré la chaleur, Tschiffely était forcé de porter des gants pour se protéger contre la vermine suceuse de sang. Une nuit, dans une vallée sans nom les chevaux ont été attaqués par des vampires. Le matin suivant, notant l'indolence de ses montures affaiblies, Tschiffely a profité d'un remède local et enduit ses animaux d'une couche de poivre Indien chaque nuit.

C'est remarquable, Tschiffely, Mancha et Gato faisaient une moyenne de 30 kilomètres par jour. Il était le premier à s'en féliciter. Mais il avait déjà voyagé plus loin que les critiques ne l'avaient prévu. Alors, une halte stupéfiante a marqué le voyage.

Souvent la piste qu'ils suivaient était taillée dans une paroi de montagne qui se dressait presque perpendiculaire, tant la pente était raide. Ce jour là, Tschiffely heureux, marchait derrière Mancha, et Gato fermait la marche. La piste effondrée dominait de haut la Rivière Apurimac qui au fond ressemblait à un ruban d'argent sinueux. Il y avait déjà eu des incidents quand deux cavaliers devaient se croiser dans des endroits aussi étroits et dangereux. L'homme qui faisait feu le premier, s'en tirait. En pareilles conditions, il était impossible de faire demi-tour ou de se croiser dans un tel piège.

Mancha marchait lentement suivant la piste vertigineuse quand Tschiffely a entendu derrière lui un bruit à lui arracher l'estomac. Il se retourna, le temps de voir Gato perdre l'équilibre, basculer dans la falaise et commencer à glisser vers le précipice.

"Horrifié, je le suivis des yeux quelques secondes. et le miracle se produisit. Un arbre vigoureux et solitaire arrêta sa chute vers une mort certaine. Aussitôt qu'il eut heurté l'arbre, l'animal eut le bon esprit de ne plus bouger. Je détachai mes éperons et j'entrepris prudemment d'aller le rejoindre. Dès que j'y fus, je commençai, avec la plus grande prudence, à desseller la bête tremblante de frayeur, car si une nouvelle glissade venait à se produire, qui serait inéluctablement fatale, je tenais à sauver au moins mes bagages si précieux. Le pauvre Gato avait flairé le danger; il hennissait pitoyablement vers son compagnon qui se trouvait là-haut en sûreté. Ce n'était pas son hennissement coutumier - il s'y mêlait une note de désespoir et de terreur." a-t-il écrit.

Une fois qu'il eu débarrassé Gato de sa selle, Tschiffely est remonté sur la piste pour préparer son sauvetage et le faire tirer par Mancha. Par hasard, un passant avait surveillé d'en haut le sauvetage urgent, alors qu'Aimé descendait dans la falaise pour aider Gato.

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sauvetage de Gato

Quand tout a été prêt, "le cheval fut remonté sain et sauf, mais si Gato n'avait pas écarté les antérieurs comme un crapaud écarte les pattes, il eût immanquablement basculé en arrière et, très probablement, il m'eût entraîné dans sa chute, car je me tenais derrière lui pour diriger la manouvre. Mon cour battait à tout rompre. Dès que nous fûmes de nouveau tous deux en sécurité, sur cette corniche qui me faisait maintenant l'effet d'un paradis, j'explorai mes bagages dans l'espoir d'y trouver une goutte pour fêter ce sauvetage inespéré, mais à cet égard, il n'y eut pas de miracle. Nous fûmes obligés d'attendre d'avoir rencontré une source, où nous pûmes aussi nous laver, pour achever de chasser l'anxiété."

Ses ennuis étaient loin d'être terminés.




Ils sont arrivé "dans un pays inimaginable, encore plus accidenté et plus tourmenté."

Des pistes étroites passaient par des vallées sinueuses, à travers de hauts cols et sur des petits ponts enjambant des canyons profonds. Quelques unes des pentes très raides par lesquelles ils devaient s'élever étaient éreintantes et il fallait être très prudent pour ne pas surmener Mancha et Gato. Au fond du canyon, étaient éparpillés les os blanchis des ânes et des chevaux qui étaient morts en essayant de gravir ces montagnes. Alors les glissements de terrain et les rivières gonflées ont rendu impossible sa progression. Il a été obligé de marcher encore plus à l'ouest vers les montagnes des Andes et d'embaucher un guide indien pour le guider à travers un pays rarement visité par les hommes blancs.

Quoique Tschiffely soit à cheval, l'Indien mâchant des feuilles de coca n'avait aucun problème pour suivre et en fait, distançait souvent les chevaux. Après quelques temps, il les a conduit au pont le plus effrayant que Tschiffely n'ait jamais rencontré.

"Nous avions déjà traversé auparavant des ponts suspendus qui donnaient le vertige et la nausée, mais c'est ici que nous en vîmes les spécimens les plus redoutables. Même s'il n'est pas question de les faire franchir par des chevaux, chacun sent une sueur froide lui couler le long du dos en traversant des ponts de ce genre. D'ailleurs il est souvent nécessaire de bander les yeux de beaucoup de voyageurs et de les transporter d'une rive à l'autre, ligotés sur des brancards" s'est-il rappelé.

Jeté au-dessus d'une rivière sauvage, une centaine de mètres plus bas, le pont ressemblait à un long hamac qui se balançait suspendu bien haut entre deux rochers. Des bouts de cordages, de fibres ou de fils de fer étaient assemblés pour tenir lieu d'une structure rachitique. Le plancher était fait de rondins entrecroisés et recouverts d'une sorte de natte de fibre permettant un appui plus ou moins régulier et empêchant les glissades qui seraient inévitablement fatales. Large de moins d'un mètre, la passerelle était longue d'environ cent cinquante mètres. Au milieu, la chose pendait pareille à une corde lâche. C'était un cauchemar pour le cavalier.

Examinant la situation de près, Tschiffely a dit qu'il avait senti son cour se glacer. Il a pensé faire demi-tour. Mais la seule autre option était d'attendre de longs mois dans quelque village indien inconnu, la fin de la saison des pluies. Il n'avait pas d'autre choix. Ils devaient traverser. Il a tendu les rênes de Mancha à l'Indien et lui fît signe d'aller de avant. Il a attrapé la queue du cheval et l'a suivi.

"En mettant le pied sur la passerelle, Mancha hésita un moment, puis il renifla avec méfiance la natte qui recouvrait le tablier, et après avoir examiné le décor étrange qui nous environnait, il répondit à mon invite et avança prudemment. Comme nous approchions du profond fléchissement au milieu, le pont a commencé à balancer terriblement et, un instant, je craignais que le cheval n'essaie de retourner sur ses pas, ce qui aurait été sa perte; mais non, il s'était tout simplement arrêté pour attendre que le balancement diminue, puis il avança de nouveau.

J'étouffai presque d'émotion, mais je continuai à lui parler et à lui donner de petites tapes sur les cuisses, flatteries auxquelles il était très sensible. Aussitôt que nous commençâmes à remonter après avoir traversé le milieu, le cheval sembla comprendre que nous avions laissé derrière nous le passage le plus dangereux; il se hâtait maintenant vers la sécurité. Le pont était tellement secoué sous son poids que je dus saisir les fils de fer tendus des deux côtés pour rester en équilibre. Gato, lui, lorsque ce fut son tour donna moins de ballant et traversa d'un pied aussi ferme que s'il eût suivi un sentier," a écrit Tschiffely.

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Sur le pont
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Par des déserts extrêmes

Les quelques journées suivantes se déroulèrent sous de terribles pluies torrentielles, sur des pistes transformées en torrent avec de nombreux glissements de terrain. Derrière leur guide, le trio a continué vers le haut. Le soleil a disparu, les laissant glacés jusqu'à la moelle. Quand les pluies ont finalement cessé, ils ont persévéré, parvenant jusqu'à un petit village au sommet du monde. Ici le guide les a quittés, alors Tschiffely, Mancha et Gato ont commencé la longue descente fatigante vers Lima, la capitale du Pérou.

Atteindre la ville a été une tâche laborieuse. Sur le chemin, il était prudent de ne pas attraper la "verruga", une maladie mystérieuse qui provoquait de fortes fièvres épouvantables, des boursouflures et la mort. Finalement, regardant en bas du sommet d'une montagne, loin en-dessous, il a vu un train qui passait dans un canyon. Un signe, il s'est rappelé qu'il n'en avait pas vu depuis longtemps.

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Dans la phase suivante de leur voyage, l'eau est devenue rare. Des montagnes glaciales ils avaient plongé dans l'enfer ardent connu comme le désert Matacaballo - "le Tueur de cheval". Les chevaux ont lutté et enfoncé en montant dans des dunes de sable impitoyables les unes après les autres comme d'énormes vagues océaniques. À l'extérieur de la ville d'Ancon, ils ont traversé un champ de bataille où les soldats du Chili et du Pérou s'étaient battus, il y a longtemps. Une fois enterrés dans le sable où ils étaient tombés, le désert en reculant exposait maintenant son secret décomposé. Des os blanchis jonchaient le sable pareils à de vieux jouets.

Laissant derrière lui la ville, il allait toujours vers le nord, abandonnant la piste pour suivre la côte.

En raison de la chaleur énorme, Tschiffely commençait avant le lever du soleil, poussant durement Mancha et Gato avant que la température ne soit devenue insupportable, cherchant alors un abri.

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"Voyager dans de pareils déserts constitue une véritable épreuve. Le corps peine d'abord lourdement, puis tout ce qu'il y a de physique s'abolit progressivement. L'activité cérébrale s'assoupit, les idées s'embrouillent, l'indifférence vous enlise, tout se fond en un rêve étrange qui ne laisse plus subsister que la volonté d'arriver au but et de rester éveillé," a-t-il dit.

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Dans le désert




Gato la chèvre

Le Pérou est finalement vaincu et maintenant derrière eux. En Équateur, ils ont retrouvé les montagnes et se sont gelés de nouveau. À un endroit, un glissement de terrain avait emporté la piste. Revenir, signifiait faire un détour de deux ou trois longues journées. Mais devant eux une crevasse de deux mètres cinquante séparait chaque bord du chemin. Ce jour là, Mancha était le cheval de selle et marchait en tête. Comme le bât nécessitait d'être rajusté, Aimé est allé en arrière vers Gato pour faire cela avant de reprendre la marche. Il travaillait depuis peu de temps, quand il a jeté un coup d'oil pour voir Mancha avancer seul vers l'endroit où la piste avait cédé. Avant qu'il n'ait pu l'arrêter, Mancha avait sauté de l'autre côté.

"Il n'y avait pas de temps à perdre en méditations; j'attachai Gato solidement à un rocher et je sautai au dessus de la brèche pour ramener Mancha au plus tôt ou, en tout cas, pour l'empêcher de continuer sa dangereuse promenade. Arrivé de l'autre côté, j'en vins à me demander s'il était préférable de ramener un des chevaux plutôt que de faire passer l'autre. Après avoir soigneusement examiné la piste, j'estimai que la seconde solution était préférable. En conséquence, je dessellai Gato qui franchit la brèche comme une chèvre, après quoi je fis passer les bagages et la selle au moyen d'une grosse corde, mais pour réaliser cette manoeuvre assez primitive, je fus obligé de passer moi-même plusieurs fois d'un bord à l'autre de la crevasse. Une fois de plus j'en étais quitte pour la peur mais j'avais pris une bonne leçon et surtout je m'étais épargné un détour de plusieurs milles," a écrit Tschiffely.

Il a traversé l'Équateur et la Colombie. Jusqu'à Cartagena, le voyage s'est résumé en un cauchemar, eau, orages, pistes effondrées et jungle dense. Il était en selle depuis presque deux ans et son enthousiasme initial de jeune homme était maintenant modéré par les privations auxquelles il avait survécu. Ici, il y avait peu de lunes argentées, de brises tropicales embaumées ou de palmiers ondulants. Il était plus probable de rencontrer des moustiques, des mouches de sable, suffoquant de chaleur, des plantes toxiques et des maladies tropicales. Il avait appris depuis longtemps que le besoin d'une vigilance constante usait ses nerfs et doublait la fatigue naturelle du voyage. Plus important encore, il avait découvert qu'un long voyage à cheval, dont la perspective est si excitante, était en fait immensément fatigant et monotone.

Il n'avait jamais encore considéré un retour.

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«Mancha», «Gato» et Aimé-Félix Tschiffely en Équateur.




Le jeune Pancho Villa

La Darian Gap (jungle de Darién) de Colombie était une jungle sans chemin, aussi, il a pris le bateau avec Mancha et Gato jusqu'au Panama. Il y a été accueilli comme un héros par les Américains responsables du Canal du Panama.

Pendant son voyage, Tschiffely avait envoyé des lettres à ses amis de Buenos Aires, n'ayant jamais soupçonné que certains de ses messages griffonnés à la hâte seraient imprimés dans les journaux, ou qu'ils intéresseraient un large public de lecteurs dans les Amérique du Nord et du Sud! Sa gloire grandissait, alors qu'il était toujours totalement inconscient de ces événements. Au lieu de cela, après déjà plus de 8000 kilomètres d'un voyage terrifiant, il commençait à croire qu'il finirait le voyage. La chaleureuse réponse américaine au Panama l'a aidé à légitimer sa croyance.

Il avaient tracé leur chemin à travers les jungles de l'Amérique Centrale, évitant des bandits, les serpents venimeux et les révolutionnaires hostiles. Cependant, après être entré au Mexique, Gato est devenu soudainement boiteux et Tschiffely, pris de pitié, l'a expédié à Mexico pour attendre son arrivée. Tschiffely et Mancha ont continué seul vers le nord, par Tehuantepec, Oaxaca pour arriver finalement à Mexico, où ils ont retrouvé leur camarade.

Dans le nord du Mexique, inondé par la ferveur révolutionnaire, l'anarchie et le banditisme, il a été forcé de voyager avec une escorte militaire fournie par le gouvernement mexicain. Une nuit un homme dissimulé s'est approché de lui et d'une voix étouffée, lui a demandé s'il voulait acheter le crâne de l'infâme Pancho Villa récemment assassiné. Avant que Tschiffely n'ait une chance de dire "Non", l'homme a montré ce qui était évidemment le crâne d'un enfant. Quand Tschiffely le lui a signalé, le profiteur a répondu, "Exactement, Señor, c'est le crâne de Pancho Villa quand il était encore bébé."

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Perspectives de victoire

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A la frontière US

Enfin la piste est devenue plus facile. Ils sont entrés aux États-Unis à Laredo au Texas, et pendant leurs voyages à travers cet état ont été les invités des Texas Rangers.

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Ils ont continué vers le nord, par l'Oklahoma, les Ozarks et Saint Louis. De là le trio a traversé le Mississippi et a voyagé jusqu'à Indianapolis puis Columbus, traversant les montagnes du Cumberland, la chaîne bleue.

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Tout près du but final, un automobiliste américain a délibérément foncé vers eux, heurtant violemment Mancha, le précipitant sur le sol. Heureusement, le rude Criollo était indemne ne souffrant que de blessures superficielles.

"Si j'avais été armé," écrit Tschiffely, "- et je ne l'étais plus depuis la frontière des États-Unis - je ne sais ce qui serait advenu de cet homme..."

Enfin, après plus de trois ans en selle, le cavalier amateur et ses deux "vieux" chevaux sont arrivés à Washington D.C.. le récit de son remarquable voyage a été envoyé au Magazine National Geographic, c'est la presse argentine qui est maintenant entrée en contact avec Tschiffely, lui demandant d'écrire un article sur son voyage. L'Ambassadeur d'Argentine et d'autres dignitaires l'ont pris sous leur aile. Son plus grand coup a été que le Président Calvin Coolidge lui ouvre les portes de la Maison Blanche.

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Après un discours au quartier général de la National Geographic Society, il a décidé d'expédier Mancha et Gato à New York, plutôt que d'y aller à cheval. Il y avait trop de trafic sur les routes et il a considéré ce voyage d'une courte distance comme "donnant l'impression que je cherchais avant tout une vaine publicité."
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À New York, Major James Walker l'a reçu à l'Hôtel de ville et lui a remis la médaille de New York en l'honneur de son voyage. Au cours de son séjour, il a réservé le passage pour le retour en Argentine de Tschiffely et ses chevaux à bord du Vestris mais ils ont manqué le départ. Le bateau a coulé après quelques jours de voyage provoquant la perte de cent dix vies. Trois semaines plus tard, lui et les chevaux ont échappé au tourbillon de la société new-yorkaise en embarquant sur le Pan-American, naviguant pendant vingt-huit jours, pour finalement s'amarrer à Buenos Aires, presque trois ans après leur départ sous la pluie.

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trajet aller et retour par bateau




Le retour des héros de la Pampa

Il a été accueilli comme un héros à son retour, ce novice à qui les hidalgos de Buenos Aires avaient prévu la mort sur la piste et qui gênerait la renommée internationale de leurs chevaux Criollo. Maintenant aucun éloge n'était assez grand pour les trois héros de la pampa. Les Argentins, qui ne l'avaient pas soutenu, le tenaient maintenant dans leur cour. Ils ont vu leur reflet dans Mancha et Gato qui, comme des Criollos endurants ont compensé leur manque de raffinement et d'élégance par l'énergie et l'indépendance.

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En janvier 1929, au retour de son raid à travers les deux Amériques, Aimé Tschiffely pose avec ses deux chevaux Criollo pour la Société Rurale d'Argentine.

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Mancha et Gato étaient en pension dans une estancia du sud de l'Argentine.

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Le livre de Tschiffely, Southern Cross to Pole Star, est considéré comme le récit de voyage équestre le plus important du 20ème siècle. Depuis sa publication en 1933, il a inspiré d'innombrables voyageurs équestres à explorer le monde en selle de la Chine au Canada. Au milieu des années 1930, Tschiffely a aussi traversé l'Angleterre à cheval et en a aussi publier le récit. Alors dans les années 1940, il est retourné une dernière fois revoir ses vieux copains en Argentine. Quoiqu'ils aient couru sauvages dans les pampas depuis son départ, Mancha et Gato, se sont rappelés de lui et ont accouru quand ils les a appelé.

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Gato et Mancha

Comme il caressait la crinière de Mancha, il s'est rappelé leur long voyage, les ascensions des Andes et les nombreux défis qu'ils avaient vaincu ensemble, tous les trois.

"J'ai pensé être assis là-bas tout seule sur une montagne, mes pensées ont commencé à errer, comme elles le faisaient souvent auparavant quand j'étais sur quelque sommet des Andes solitaires. La lumière douce, froide, argentée de la lune donnait aux brumes au-dessous une allure fantomatique. Je me suis senti seul, mais heureux et n'ai pas envié un roi, un potentat ou un dirigeant. J'étais là entre deux continents et deux océans puissants avec mes amis fidèles à côté de moi, à des milliers de milles de toute bonne ou mauvaise cuisine. Mais je savais qu'ils étaient satisfaits, car l'expérience nous avait appris à tous les trois à nous contenter, même de la plus mauvaise."




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Photo de Mancha devant la tombe de Gato mort en 1er, à 35 ans en 1944
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Re: Tschiffely + 2 criollos Mancha & Gato: 21500km en 1925 !

Message par Luc » ven. 19 sept. 2014 15:59

M'en vais me faire un copier coller pour lire ça tranquille! Merci!
N'oublie pas tes premiers pas...

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Re: Tschiffely + 2 criollos Mancha & Gato: 21500km en 1925 !

Message par Nox » ven. 19 sept. 2014 17:20

Mais t'auras pas les photos.... dommage ;)
Ce qui m'impressionne, c'est celle sur le pont.... Purée! Il y a le même genre avec un pont en meilleurs santé, avec un mérens (Velours de Sié et S. Bigot) sur la passerelle d'Ixharté (ou Holzarte plutôt) au pays Basque en 1997 sur le GR10... pas de tof internet, cherchez pas, c'est sur un bouquin de Mérens... :D
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Re: Tschiffely + 2 criollos Mancha & Gato: 21500km en 1925 !

Message par Mich' » ven. 19 sept. 2014 19:37

Ouaou, Quelles histoires, magnifiques.

C'est toi qui a écrit ces résumés?
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Re: Tschiffely + 2 criollos Mancha & Gato: 21500km en 1925 !

Message par Nox » ven. 19 sept. 2014 20:55

oh non, j'ai réorganisé, mais pas écrit, n'ayant pas encore le livre à la maison... Mais grâce au net, aux traductions, aux divers sites argentins, j'ai pu rassembler une doc complète.... c'est beau hein comme aventure...? J'ai hâte de lire le bouquin qu'il a écrit "le raid à cheval..."... en français parce que je suis feignasse le soir...je lis un peu avant de dormir... Mais je prendrais sans doute celui qui n'est pas traduit, "The tale of two horses" enfin dans les titres, c'est pas simple de savoir s'il n'y a eu qu'un bouquin dont le titre est différent selon l'édition, ou plusieurs bouquins.... Sans les avoir en main, c'est pas simple... y'en a avec photos...

Vérification faite, un seul livre sur le raid qui a plusieurs titres et d'autres bouquins....
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Re: Tschiffely + 2 criollos Mancha & Gato: 21500km en 1925 !

Message par Gérald » dim. 21 sept. 2014 15:16

Merci pour ce travail ! Il y a longtemps que je souhaite acheter le bouquin, mais à te lire je pense que je ne vais pas tarder ! :)

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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Nox » lun. 22 sept. 2014 18:21

de rien,
J'ai ajouté les autres voyageurs, car il y en a de sacrés!!!!! Les plus jeunes, 5 ans et 9 ans!!! On se sent si sédentaires à côtés d'eux!
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Paquita12 » mar. 23 sept. 2014 18:11

T'as oublié Émile quand même^^

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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Nox » mar. 23 sept. 2014 20:47

purée, c'est vrai!!!! Je fais des recherches au plus vite et j'ajoute Emile Brager... En plus je connais, j'ai zapé son nom parce que le site où j'ai trouvé les autres n'en parlait pas...
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Mich' » mar. 23 sept. 2014 21:12

Gérald doit bien connaitre puisque tous deux cavaliers au long cours.

J'espère que je n'ai pas trahi un secret ici Gérald??

D'ailleurs, je viens de m'en apercevoir, tu es resté bien discret sur ce que tu es réellement dans ta présentation que tu n'a jamais faite!!!
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Gérald » mar. 23 sept. 2014 22:15

Non Mich', tu n'as pas trahi de secret, je suis membre de l'association des Cavaliers Au Long Cours (CALC) depuis maintenant quelques années (comme certaine ici dont je tairai le nom !!) et effectivement Emile Brager est un ami (comme il est une bille en terme d'informatique, c'est moi qui lui fais son site web) mais tu dis que je n'ai jamais fait de présentation, tu fais erreur Mich', je viens d'aller vérifier (j'ai eu un doute !) je suis, pour le moment, tout en bas de la première page !

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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Nox » mer. 24 sept. 2014 01:49

Rajouté d'autres voyageurs en plus d'Emile Brager ;)
Tiens, il voyageait avec une selle de chez Petel (en Dordogne, je l'avait rencontré il y a 15-20 ans...).. Pas mal le modèle Coureurs de prairie.. Sans doute la plus pratique et sympa de ses modèles.. Perso, j'aime pas trop le look général des autres (taquets et quartiers)... On les voit pas trop sur le marché...
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Mich' » mer. 24 sept. 2014 07:24

Gérald a écrit :Non Mich', tu n'as pas trahi de secret, je suis membre de l'association des Cavaliers Au Long Cours (CALC) depuis maintenant quelques années (comme certaine ici dont je tairai le nom !!) et effectivement Emile Brager est un ami (comme il est une bille en terme d'informatique, c'est moi qui lui fais son site web) mais tu dis que je n'ai jamais fait de présentation, tu fais erreur Mich', je viens d'aller vérifier (j'ai eu un doute !) je suis, pour le moment, tout en bas de la première page !
Effectivement, mille excuses Gérald en plus je l'avais lu. C'est ça le pire et c'est pas bien de vieillir.

Hier avant de poster, j'ai regardé pour voir si dedans tu parlais du fait que tu étais cavalier au long cours et je ne l'ai pas trouvé.

Alors voilà, méa culpa.

Mich'

PS : Ne serait-ce pas quita (vilain jeu de mot)
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Gérald » mer. 24 sept. 2014 07:43

Gagné Mich' !! :)

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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Paquita12 » jeu. 25 sept. 2014 08:27

Oui on est bien membre de l'asso depuis peu mais bien bien loin d'être des voyageurs au long court encore, enfin surtout moi!

merci pour tout ce travail Nox.

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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Nox » jeu. 25 sept. 2014 12:45

de rien ;)
C'est tellement intéressant de fouiner sur les histoires du passé, j'adore! Quelle époque! et c'est rassurant de voir qu'il y en a toujours qui partent loin, à cheval, une aventure intérieure en somme...
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Mich' » jeu. 25 sept. 2014 13:19

Qu'est-ce que nous ferions sans toi!!!
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Nox » jeu. 25 sept. 2014 15:36

vous vous ennuieriez :D
Sérieusement, j'espère que mes petites participations vous plaisent... J'essaye de vous distraire comme je peux ;)
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Cylène » jeu. 25 sept. 2014 15:39

Moi oui, je lis tout (ou presque), même si je ne répond pas toujours ;)

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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Nox » jeu. 9 oct. 2014 17:37

bouquins commandés, j'attend! C'est drôle, Tschiffely est mort en 1954, l'année où c'est terminé le voyage d'Ana Beker.. Se faire dépasser par une femme, ça a dû l'achever :mdr: :mdr: :mdr: Surtout qu'il avait dit qu'elle n'y arriverai pas étant une femme.... Que si elle réussissait ça serait d'autant plus un exploit qu'elle était une femme ... non mais, du coup elle lui collé 1000kms de plus dans les dents, hi hi!

Sur Tschiffely:
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Sur Ana Beker:
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Paquita12 » jeu. 9 oct. 2014 18:28

Tiens quand je vois les mésaventures de Gato dans ton premier post, ça me fiche les larmes aux yeux... Un ami vient de vivre un peu la même chose sauf que ça c'est pas bien fini..... :( :(

Pourtant expérimentés, homme comme cheval, ça fout la chair de poule tiens....

Enfin le voyage reste une belle mais difficile aventure qui n'est pas sans danger.

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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Nox » jeu. 9 oct. 2014 19:13

Ben merde alors... :(
C'était en voyage? Que c'est-il passé?
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par montagne » jeu. 9 oct. 2014 23:41

au lieu d'écrire des élucubrations j'ferai mieux de lire tes illustrations bye

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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Nox » ven. 10 oct. 2014 01:13

J'aime bien tes "élucubrations", continue, elles me font sourire ;) Un vrai rimeur, va !
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Re: Tschiffely et les autres cavaliers voyageurs extrèmes

Message par Nox » lun. 20 oct. 2014 16:32

je viens de finir la lecture l'amazone des Amériques...sacrée nana!!! Ana Beker avait un sacré caractère! Ses chevaux étaient ferrés... je vais lire Le raid de Tschiffely maintenant...
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